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Histoire d’entreprises

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Ékofab

Le beau parcours d’une entreprise centenaire

Fidèle à l’esprit de son créateur, Ékofab (ex-Fornells) a su oser le changement et la nouveauté tout en passant à un modèle économique innovant et circulaire. Aujourd’hui, en France, le groupe Ékofab est leader en matière de protections de chantier et d’équipements dédiés à la filière équine éco-conçus. À la découverte d’une entreprise en phase avec son temps.

Une partie de l’équipe d’Ékofab en réunion

« 100% de nos déchets plastique sont recyclés et 95% des plastiques que nous utilisons sont issus du recyclage de filières locales. »

En 1919, le petit atelier Fornells prend ses quartiers rue Stendhal, dans le 20e arrondissement de Paris. À sa tête, Edouard Fornells, maître graveur-ciseleur, produit des flacons de parfum après avoir été l’un des plus proches partenaires du maître verrier René Lalique.

Puis vient le temps de la bakélite, plus pratique que le verre. Cette résine synthétique est utilisée dans la première moitié du XXe siècle pour ses propriétés isolantes, thermorésistantes et esthétiques. Ce tournant marque le début du moulage des plastiques dans l’atelier.

« À cette époque, on avait aussi de nouveaux combats comme celui de remplacer l’ivoire des jeux d’échecs et des boules de billard », rappelle David Maizeret, PDG d’Ékofab. « N’oublions pas que la fièvre de l’ivoire était responsable du massacre des éléphants. Conséquences ? Tous ces gens-là passent de l’ivoire aux thermoplastiques, juste après la Seconde Guerre mondiale, lesquels vont venir en substitution des matières dont on ne veut plus. »

Résultat : après avoir fabriqué des boules de billard et des jetons de casino, Fornells entame sa transition vers l’industrie avec une production en sous-traitance. « L’esprit d’initiative, l’innovation, la recherche et développement font partie de l’ADN de l’entreprise, qui s’est déjà réinventée plusieurs fois », rappelle David Maizeret

Le cheval d’abord !

L’année 1972 va marquer un tournant dans l’histoire et la transformation de l’entreprise. Passionné de courses hippiques, Gilbert Fornells, le fils du fondateur qui tient désormais les rênes de l’entreprise, observe que les lices ou palissades, en bois ou en acier, entourant les hippodromes posent un véritable problème de sécurité pour les jockeys et les chevaux. Grâce à ce précurseur, le brevet de la première lice équestre synthétique souple est déposé et finit par s’imposer comme un standard dans le monde entier. « En 1974, ça déborde de partout dans l’atelier de la rue Stendhal. Les lices de 12 mètres pour les hippodromes dépassent sur la rue. Les dirigeants ont donc acheté un premier bâtiment à Nangis, en Seine-et-Marne, puis est venu le temps de quitter Paris pour y installer une unité de production digne de ce nom.

À l’époque, l’activité liée à l’élaboration de produits en plastique portait sur trois grands marchés, l’affichage mobilier urbain, les barrières de chantier de la ville de Paris et les hippodromes. » Dès 2008, Fornells (désormais Ékofab) se diversifie également avec la fabrication de boîtes de départ en Europe puis à l’international pour devenir, en cinq ans, le plus grand fabricant mondial (France, Irlande, Maroc, Allemagne, États-Unis, Arabie saoudite…).

David Maizeret, PDG d’Ékofab et Laurent Cazebonne, associé Nexia S&A

« L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable. Il s’agit de passer d’une société du tout jetable à un modèle durable. »

« Ékofab est passée de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014 à 10 millions en 2023 », se réjouit David Maizeret. « Au-delà de la fabrication, nous proposons un service supplémentaire de location à nos clients grâce à notre entité Téo, spécialisée dans les secteurs du BTP, de l’événementiel et de l’urbanisme. L’idée, c’est aussi de baisser nos émissions de gaz à effet de serre car à partir du moment où l’on commence à louer, on fait du réemploi. »

Cap vers une industrie durable

Aujourd’hui, l’activité d’Ékofab est principalement basée sur la production de biens issus de matières plastique recyclées, notamment le PVC de fenêtres ou de gouttières. « Nous maîtrisons l’ensemble de notre chaîne de valeur et ne passons par aucun intermédiaire », assure David Maizeret.

« 100% de nos déchets plastique sont recyclés et 95% des plastiques que nous utilisons sont issus du recyclage de filières locales. » Quatre grands principes animent le Groupe Ékofab : fabriqué ici, fabriqué pour vous, fabriqué avec soin et fabriqué pour rayonner. « Il n’y a pas beaucoup d’entreprises de notre taille qui rayonnent partout dans le monde », reconnaît David Maizeret. « Made in Ici, c’est la signature du Groupe Ékofab. Fabriquer en France n’est pour nous pas négociable. Fabriqué pour vous, c’est apporter des solutions innovantes, pratiques et durables. On essaie de défendre des valeurs auxquelles on croit, sans tomber dans la caricature, et faire comprendre que ce que l’on fait est ce que l’on dit. » L’unité de production Ékofab fabrique pour ses 3 entités : Tékidé pour les secteurs équestre et agricole, Téo pour le BTP, l’événementiel et l’urbanisme, Equinox Racing et Equinox Construction pour les secteurs BTP, événementiel et équestre aux États-Unis. À travers ce long chemin émaillé de belles réussites, l’histoire de l’entreprise est aussi remplie d’anecdotes incroyables. « Dans les années 80, Jacques Chirac, alors Maire de Paris, trouve que les travaux pour maintenir les réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement sont mal gérés en l’absence de véritables barrières de chantier. Lors d’un déplacement dans sa CX, il aperçoit l’une de nos barrières et souhaite les généraliser dans tout Paris pour assurer la sécurité des zones de travaux et les délimiter. C’est ainsi que nous avons obtenu un marché avec les entreprises qui interviennent pour la Ville de Paris », raconte David Maizeret.

L’économie circulaire : une transition incontournable

Pour devenir une pépite de l’innovation industrielle, Ékofab a réalisé des investissements importants en R&D, ces dernières années. Sans compter les aides liées à certains dispositifs étatiques comme l’ADEME ou la Région Île-de-France pour accompagner des projets liés à la transition écologique. « En 2014, nous avons pris un tournant majeur en nous engageant dans le modèle de l’économie circulaire. Pour réduire considérablement notre impact sur l’environnement, nous avons mis en place un plan d’action à travers l’éco-conception, les investissements dans de nouvelles machines, la formation des équipes, la réalisation du bilan carbone et l’analyse du cycle de vie des produits… En parallèle, nous faisons aussi partie de l’Accélérateur Décarbonation de la Banque publique d’investissement (Bpifrance), qui est un programme d’accompagnement pour les dirigeants de PME et ETI animé par des experts environnement référencés par Bpifrance. » Dans ce contexte, Ékofab a atteint le seuil de la loi pour la transition énergétique, soit un taux de valorisation des déchets de 65% et une réduction de la mise en décharge avec cinq ans d’avance. « Notre ambition est d’aller encore plus loin avec 90% de valorisation des déchets en 2025 », ajoute David Maizeret. Enfin, l’entreprise Ékofab a également décroché en 2021 le prix de la société la plus éco-responsable d’Île-de-France pour sa production de matières premières recyclées. « Ce prix récompense les équipes en interne, soit 50 salariés qui portent les projets et leur permettent de voir le jour », se félicite David Maizeret. « Ce travail de fourmi a duré cinq ans pour recenser la concurrence étrangère, définir les besoins des clients et sourcer la matière première. Pour mi-2025, nous avons un projet important visant à mélanger et agglomérer des matières plastique recyclées ou des produits minéraux afin de les agréger dans une recette. L’idée étant d’obtenir des produits techniques qui répondent à des besoins spécifiques clients : simples, recyclables et à bas coût »

Le groupe Ékofab est né !

En 2024, Fornells devient Ékofab. « Nous voulions clarifier et simplifier l’offre de nos différentes entités en expliquant à nos clients que nos produits sont fabriqués en France. Car Fornells, c’est aussi le nom d’une station balnéaire à Minorque, dans les Baléares. Ékofab, c’est simple et facile à retenir, c’est parlant : économie circulaire + fabrication = ÉKOFA », commente David Maizeret. Dans la foulée, Ékofab s’est prise aux Jeux… de Paris 2024. L’entreprise a saisi l’opportunité en contribuant aux aménagements des sites olympiques. « Toutes ces plaques événementielles servent à protéger les sols pendant l’événement. Il était prévu qu’elles soient fabriquées au Moyen-Orient à bas coût, sauf que la volonté du COJO (comité d’organisation des JO) était aussi de limiter l’empreinte carbone. Ils ont donc cherché des plaques fabriquées en France ou en Europe, et ont finalement fait appel à Ékofab, qui venait de sortir ce produit-là un an auparavant. Nous leur avons loué 15000 m2 de plaques de protection de sol par l’intermédiaire de notre filiale Téo. Ces plaques ont été installées au stade Yves-du-Manoir, à Colombes (Hauts-de-Seine), site des épreuves de hockey sur gazon », explique David Maizeret. Assurément, Ékofab mérite une médaille d’or pour ses produits éco-responsables !

Un suivi de 20 ans avec Nexia S&A

« Nexia S&A, c’est notre commissaire aux comptes, c’est l’entreprise qui certifie nos comptes tous les ans depuis 2005. Ainsi, ce cabinet nous accompagne pour nous faire profiter de son expertise financière et de gestion en nous apportant les bons conseils et les bonnes pratiques. Le plus important, c’est d’avoir une relation à long terme car Laurent Cazebonne, associé chez Nexia S&A, possède une parfaite connaissance de notre entreprise et de son environnement. Ce suivi sur vingt ans nous permet de travailler en confiance et nous rassure, aussi. » David Maizeret, président d’Ékofab. « J’ai participé à l’audit d’acquisition en 2014, une étape indispensable à la reprise d’une société. Ensuite, en tant que commissaire aux comptes, on essaie d’avoir une valeur ajoutée au-delà de la certification des comptes en aidant l’entreprise à progresser dans la traduction chiffrée de son activité. » Laurent Cazebonne, expert-comptable et commissaire aux comptes associé chez Nexia S&A.

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